Le mouillage, une histoire qui fait couler de l’ancre…
Que ce soit pour une petite baignade, une nuit ou plusieurs jours, chaque année un grand nombre de plaisanciers jettent l’ancre à proximité de nos côtes. Contrairement à ce que l’on peut penser, le mouillage est une manœuvre délicate qui nécessite une attention toute particulière. Bien évidement c’est la sécurité des usagers qui est en jeu, mais pas uniquement, nos fonds marins sont fortement impactés par la sur fréquentation de notre littoral, si bien que le mouillage se retrouve aujourd’hui au centre des débats. Sécurité, Confort, Ecologie…. Voici donc quelques règles et conseils qui vous permettront de jeter l’ancre en toute sécurité et en réduisant au maximum votre impact sur la vie sous-marine. Le mouillage nécessite une analyse de votre environnement et le respect de quelques règles élémentaires :
Choisir le lieu du mouillage
- Cela semble évident mais il faut choisir de préférence un lieu abrité. Au-delà du confort des passagers, il faut éviter de mettre son mouillage à l’épreuve des courants, de la marée ou du vent.
- Evaluer la profondeur afin de déterminer la longueur de chaine à utiliser (Environ 3 à 4 fois la profondeur selon le type d’ancre utilisée).
- Vérifier que votre rayon d’évitage ne soit pas trop important afin de ne pas gêner la circulation, ou risquer de percuter d’autres bateaux également au mouillage.
- Choisir un fond adapté à votre ancre. En effet toutes les ancres ne se valent pas, que l’on mouille sur un fond rocheux, sablonneux ou sur un parterre d’algues.
La sécurité
Même si la majorité des plaisanciers l’oublie, la manipulation de l’ancre n’est pas sans risque et les accidents sont fréquents. Pensez donc à porter des gants et des chaussures afin de protéger vos doigts.
Une fois le bateau au mouillage, ayez le réflexe de descendre l’échelle. Si vous êtes seul à bord et que vous tombiez accidentellement à l’eau, vous seriez soulagé d’avoir effectué ce geste.
Mouiller avec méthode
Une fois le point de mouillage choisi :
- Avancez doucement face au vent (ou au courant)
- Cassez l’erre afin de laisser couler l’ancre à la verticale.
- Une fois l’ancre au fond, laissez le bateau dériver pour que l’ancre s’accroche. En cas d’absence de vent ou de courant, utilisez la marche arrière.
- A l’aide d’un point de repère fixe ou éventuellement de votre GPS, vérifier que votre mouillage est stable et que l’ancre ne chasse pas. Si votre mouillage se prolonge, pensez à faire cette vérification régulièrement.
- Le mouillage doit être facilement identifiable des autres usagers, vous devez donc :
De jour : aborder une boule noire de mouillage
De nuit : un feu blanc visible à 360°
Mouillage et Ecologie.
Pour nos fonds marins, la beauté de notre littoral est une malédiction. En effet le nombre toujours plus grand de bateaux qui mouillent à proximité de nos côtes a un réel impact sur la flore et la faune. Les herbiers marins sont depuis quelques années en forte régression. Ils sont pourtant un maillon essentiel de l’écosystème. Plus qu’un abri pour la faune, c’est également une source de nourriture et d’oxygénation capitales pour un bon nombre d’espèces.
Les plaisanciers n’en ont peut-être pas conscience, mais lorsqu’un bateau jette l’ancre au milieu de ces prairies sous-marines, les dégâts peuvent être catastrophiques. Les ancres qui dérapent lentement creusent de profonds sillons. La plupart de ces espèces poussant lentement, il faut parfois plusieurs décennies à la nature pour réparer ces dommages. En méditerranée, c’est la posidonie qui donne des inquiétudes. Cette plante endémique, qui n’est pas une algue, mais une plante à fleur, est ravagée par les ancres, notamment celles des superyachts à proximité de la côte d’azur. Si les collectivités prennent depuis quelques années des mesures afin de définir des zones protégées et des aires de mouillage, le mal est déjà fait. Pensez-y lorsque vous jeterez l’ancre.