Le sac d'abandon
Lorsqu’on prend la mer, la première question à se poser est celle de la sécurité et on doit être certain qu’en cas d’abandon du navire on soit préparé à survivre dans ce milieu hostile que l’on pense bien connaitre et pourtant...
Le sac d’abandon est la priorité et la vérification du contenu doit être anticipé car en cas d’abandon du navire, le temps est compté ! Vous trouverez dans cet article les recommandations et vérifications d’usage du sac d’abandon avant toute navigation ! La sécurité est l’affaire de tous, le sac d’abandon doit être prêt et accessible à tout moment !
Au bout de cinq à six semaines, x2
Les vivres vin-vin-vinrent à manquer x2
Ohé ! Ohé !
On tira à la courte paille, x2
Pour savoir qui-qui-qui serait mangé, x2
Ohé ! Ohé !
Le sort tomba sur le plus jeune, x2
Qui n´avait ja-ja-jamais navigué x2
Ohé ! Ohé !
Ohé Ohé matelot, matelot navigue sur les flots…
Ces vers sont extrait de “il était un petit navire”, la fameuse comptine. Vous êtes probablement en train de réaliser que vous avez exposé vos enfants à une horrible histoire de cannibalisme dès leur plus jeune âge !
Notre littérature regorge d’histoires et de contes d’hommes (et de femmes) ayant dû survivre suite à un naufrage ou une avarie de leur bateau. Mais au-delà des Robinsons et des Tom Hanks (avec son ballon Wilson) il existe une multitude d’histoires vraies.
Justement, pour la petite histoire, en décembre 2012 le pêcheur Salvadorien Salvador Alvarenga, parti exercer son métier le long des côtes mexicaines sur son bateau de 7 m, s’est retrouvé repoussé au large à cause de vents violents.
A court de carburant il était à la dérive avec son marin. Plein de ressources, ils ont survécu grâce à de la viande crue d’oiseaux marins, du sang de tortue et de la chair des poissons qu’ils parvenaient à attraper.
Son camarade ne réussissant pas à s’adapter à ce régime et au manque d’eau succombe après 4 mois et le laissera seul pour les….. 10 mois suivants !
En effet, après 14 mois de dérive, le bateau finit par s’échouer dans un atoll des Iles Marshall.
Malgré la malnutrition et la déshydratation, il a survécu faisant appel à un instinct de survie et une capacité d’adaptation exceptionnelle.
S’il avait correctement préparé son équipement de survie, sa longue croisière aurait probablement été moins désagréable…
Heureusement avec les moyens de communication modernes et le trafic maritime (sur les routes habituelles) une fois votre message de détresse envoyé, vous n’aurez qu’à attendre l’arrivée des secours. Cette attente peu évidemment varier selon votre zone de naufrage mais dans la plupart des cas elle ne dépasse que rarement les 72 h.
Néanmoins, selon les circonstances il se peut que vous n’ayez pas le temps de signaler votre naufrage et dans ces cas-là, vous pourriez être amené à dériver sur votre canot de sauvetage pendant un certain temps, mieux vaut donc être bien préparé.
1. Alerter et se repérer
Une fois à bord de votre radeau la priorité, surtout si vous n’avez pas eu le temps de le faire avant de quitter votre navire est de se signaler aux autorités.
Lorsque vous êtes activement recherché par les secours, il n’est déjà pas simple pour les sauveteurs de localiser un radeau de sauvetage dans une zone de recherche parfois étendue, même par hélicoptère. Alors imaginez une seconde que vous deviez signaler votre présence à un navire de passage qui n’est pas au courant de votre dérive.
Les indispensables :
- Feu à mail/ miroir de signalisation
- Lampe de poche / lampe frontale
- Fusée de détresse
- Sifflet/corne de brume
- VHF portable
Mais aussi
- Téléphone satellite
Le fait de savoir où l’on est (même si les autres ne le savent pas) est déjà source de réconfort. Cela vous permettra de suivre votre progression et éventuellement de vous signaler, si par chance vous êtes en mesure de le faire.
- Cartes marines de la zone dans laquelle vous avez prévu de naviguer (la carte de la Corse si vous dérivez dans le Pacifique pourra éventuellement vous abriter du soleil, pas plus…)
- Gps/boussole
- Montre (ou autre objet donnant l’heure)
- Compas
2. Les Ressources
L’eau
Rapidement, l’eau douce va devenir la principale préoccupation du naufragé.
S’il est possible de survivre pendant au moins 20 jours sans s’alimenter, vous ne tiendrez pas 3 jours sans eau en particulier dans les zones tropicales.
Les Indispensables :
- Bouteilles ou bidons remplis d’eau
- Dessalinisateur manuel ou distillateur solaire
- Sacs plastiques (pour stocker l’eau douce récoltée)
La Nourriture
Si la dérive se prolonge, le manque de nourriture va également devenir un problème, il faut donc penser à embarquer une source de nourriture immédiatement disponible et également de quoi s’en procurer durablement.
Les Indispensables :
- Barres énergétiques / rations de survie
- Nécessaire de pêche (fil nylon/ hameçons/leurres)
Mais aussi :
o Fusil harpon
o Filet à Plancton (source ce vitamine C – Important pour éviter le scorbut)
3. Santé et confort
La trousse de secours
Abandonner un bateau qui sombre ne se passe pas toujours en douceur. A la suite d’une collision, un incendie voire une explosion, il est possible que les passagers subissent des blessures.
Mieux vaut donc avoir de quoi prodiguer les premiers soins…
Bien entendu, sa composition peut varier selon le type de navigation et la zone du monde où vous voulez vous rendre. Le Centre de Consultation Medicale Maritime (CCMM) est à votre disposition pour vous fournir la liste du matériel et des médicaments en embarquer selon votre programme et vos antécédents médicaux. Pensez à conserver leurs coordonnées à bord du bateau, leur service de consultation médicale téléphonique pourrait s’avérer très utile…
Le Confort
La nature est hostile pour le naufragé ! Le soleil, le froid, le vent, le sel, l’eau stagnant au fond du radeau…. Tout est réuni pour mettre le corps humain à rude épreuve
- Couverture de survie
- Lunettes de soleil
- Crème solaire
Mais également pour maintenir un minimum d’hygiène
- Seau/écope pour rester au sec
- Savon/chiffons/éponge
Matériel Divers
Quelques objets de base qui facilitent la vie :
- Couteau (multifonction si possible)
- Ruban adhésif de type Scotch (une invention humaine vraiment incroyable)
- Cordes / ficelles
- Kit rustine
- Piles
Une fois le matériel de base embarqué, c’est la détermination et la volonté qui vous permettront de survivre. Pour ne pas céder à l’angoisse et au désespoir (surtout lorsqu’il est seul) quelques distractions pourront aider le naufragé à occuper son esprit :
- Livres
- Papier /crayons
- Masque/Tuba
- Jeux de cartes
Sans surprise, le sac d’abandon devra être flottant et étanche, si possible de couleur vive.
Il devra être placé dans un endroit facile d’accès, au plus près du canot de sauvetage.
Le sac d’abandon, c’est comme un vieil ami que vous ne fréquentez plus, vous tombez parfois nez à nez avec lui en ouvrant un compartiment, il ne vous demande jamais rien (ou presque, il faut de temps en temps vérifier les dates de péremption) mais il sera toujours là pour vous aider quand vous en aurez besoin ! Pensez à lui faire un petit coucou de temps en temps.